Atelier À Corps de Femmes

Ce projet s’enracine dans le temps et est la conséquence d’un long processus de connaissance, d’échange et, je dirais, d’émancipation. Autant pour les femmes qui ont participé aux ateliers théâtre que pour moi. Nous nous sommes rencontrées lors de la sortie de notre spectacle Amour à Mère en 2006. Au départ, cette rencontre était le désir de la compagnie À Petit Pas et de la Maison du théâtre et nous permettait d’aller à la rencontre d’autres publics.

Par rapport à la thématique de mon spectacle nous nous sommes mis en contact avec le CIDF (Centre d’information des femmes) et nous avons rencontré le groupe de parole. De cette rencontre forte, touchante, est née le désir de mettre en place un atelier dans la durée pour découvrir le langage théâtral et plus concrètement l’univers que je développe. Je leur ai tout de suite soumis mon désir de travailler avec elles autour de la question de l’identité féminine. Cette rencontre a été le point de départ de trois années de travail, de façon plus ou moins continue, avec des va-et-vient, des départs, des révoltes. Mais le lien entre elles et moi est continu, pérenne.

De ce premier groupe de neuf femmes, cinq sont restées. Celles qui vraiment voulaient et qui, peut-être, avaient en elles les moyens d’aller encore plus loin dans ce travail, d’aller à la rencontre de l’inconscient. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, le chemin que nous avons parcouru a été pour nous, avant tout, un mouvement vers la connaissance : qui nous sommes, quel est notre héritage, comment nous nous sommes construites et dans quelle promesse (de vie) nous voulons avancer. La dernière étape de ce processus a été la création d’une association, la leur, À Corps de Femmes, qui puisse leur permettre d’être porteuses de leur désir. Je voulais avant tout qu’elles se prennent en mains et qu’elles assument pleinement leurs envies. Cette structure est la continuité de leur travail pour « renaître ». C’est un mouvement vers l’indépendance, la liberté et la responsabilité d’être une femme libre. C’est en même temps un outil pour développer d’autres propositions, s’ouvrir à d’autres femmes, s’amuser en créant !

Je suis fière et orgueilleuse d’elles. Elles me rappellent toujours l’essentiel, me donnent de la force. Elles sont pour moi un miroir de courage et de gaité face à l’orage. Je suis convaincue que ce projet doit suivre son cours, pour arriver jusqu’au bout.

Je veux les accompagner jusqu’à la mer…