JE VAIS TE RACONTER…

jeudi 25 juin 2015, par Leonor

Je vais te raconter comment je suis arrivée jusqu’à toi (ici)

C’était un jour d’été (je me souviens) au mois d’août !
Je ne me souviens pas de la chaleur mais je me souviens qu’avec Mère
Nous sommes allées acheter deux valises très grandes, de couleur verte, pas chères.
J’ai oublié le départ et j’ai oublié les mots de Mère.
Mais les valises je les ai encore avec moi.

Je suis partie jeune fille pour aller à Paris.
Cette ville qui me paraissait le lieu de tous les rêves.
Cette capital où j’allais prouver à tous que j’était la comédienne tant attendu.

Je vais te raconter que dans cette ville « fourmilière » personne n’attend personne.
Et encore moins quand tu es une étrangère et que tu parles avec une bouche d’étrangère.

Un jour quelqu’un m’a dit qu’un metteur en scène montait « Ay Carmela »
Et qu’il fallait que j’aille le voir, parce moi j’étais Carmela !

Je vais te raconter que je l’ai rencontré (je me souviens)
Dans mon sac à main mon cv : mes castagnettes ! Avec ça je te raconte tout de moi.
Ce décalage toujours présent aujourd’hui, 20 ans plus tard.
Toujours « le » petit truc à côte de ce qu’il faut…

Je ne vais pas te raconter les années de galère, les petits boulots dans les crêperies à Montparnasse, seulement te dire que depuis je ne peux plus manger de crêpes !

Je vais te raconter qu’un jour j’ai cru qu’enfin était arrivé le jour de « Ma Gloire ».
J’avais été choisie pour être la doublure de Penelope Cruz dans « Vanité Skye ».
J’avais torché le doublage dans un temps record, j’étais enceinte de 8 mois.
Et Yvan Attale n’est jamais venu faire la scène où ils font l’amour.
Moi j’ai du faire le double des gémissements pour le même prix.

C’était les années où les questions du « pourquoi » de mon métier ne se posaient pas. Mais l’autre, celle du : Qui je suis ? oui.

Elle me constitue depuis l’enfance.

Je vais te raconter que pour donner des réponses à cette inquiétude ;
J’ai crée ma propre compagnie : « A Petit Pas » !
Et je me suis mise à marcher !

Je vais te raconter que cela me paraît déjà si lointain ; les larmes et la joie…
Les souvenirs se mélangent, les visages des spectateurs, les doutes de la création
Les lieux où j’ai joué (partout) même devant une porte avec un panneau :
Interdit de stationner !

Je vais te raconter que : « Non, rien de rien. Non, je ne regrette rien… »
J’ai toujours fait en fonction d’une nécessité.
Et c’est peut-être ça la force de cette audace !

Ces dernières années ont fait que par moments, le feu qui était toujours là
Dans un coin de ma tête a faillit s’étendre.
Mais il y a toujours eu une luciole qui est venue ravivait cette flamme.

Je vais te raconter que le plus dur dans l’acte de la création est de garder ce feu.
Quel qu’il soit (parce que chacun porte le sien) :
Il y a des feux nerveux comme celui de l’allumette
Ceux qui ravagent comme la forêt en flammes
Et ceux, doux et sensuels de la bougie…

Je vais te raconter que je ne sais pas de quoi il sera fait demain !
Le monde me rend par moment folle de panique et d’angoisse.
M’imaginer en dehors de mon feu m’effraie mais je veux rester « au cœur »
du désir !
De la vie…

Je vais te raconter que 15 ans de Cie c’est un soupire !
Que 20 ans de théâtre ce n’est rien
Et que c’est tout pour moi !

Et pourtant tout est à tisser
Tout me paraît possible même si partout on entend que c’est impossible !

Les A Petit Pas ont creusés un sillon, le design d’une trajectoire : UNE PROMESSE !

Alors quoi de plus beau, quoi de plus dense que savoir que nous avons fait chemin !

Pour fêter tout ce « CAMINAR » venez vous joindre à nous :

Le 27 & 28 juin au Lavoir de la Rue St Malo à Brest « Même » !


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