Tro-Héol

Depuis longtemps nous parlions Dani et moi (mi hermano del alma) du désir qui nous habitait de travailler ensemble. Évidement, nos planning étaient tellement chargés que nous n’arrivions jamais à trouver le temps de l’expérimentation. Petit à petit nous avons parlé de la guerre d’Espagne, du poids du silence que nous avions vécu dans notre enfance et de notre besoin de dire, de raconter… Je savais que je voulais faire un spectacle sur la guerre civile mais je ne savais pas quand, Dani m’a parlé de son projet en 2006. Il voulait avec Martial que je fasse partie de l’équipe. J’ai eu besoin de temps pour prendre ma décision : accepter de ne pas être porteuse du récit mais au service, accepter d’entrer dans un autre monde (le monde de Tro Héol) accepter de quitter pour un temps « ma maison » A Petit Pas, accepter…
Ce n’est pas tout le temps facile d’aller ailleurs, surtout quand on a sa propre compagnie, son propre univers et qu’on se bat pour qu’elle continue à être en vie. On a peur de l’inconnu, d’être en déséquilibre, de devoir abandonner son « petit pouvoir », de devoir négocier, faire avec… Mais, tout cela c’est l’apprentissage, apprentissage du métier. Parce que ce métier n’est pas qu’être sur un plateau, c’est aussi les tournées avec ses hôtels, ses chambres, le camion et toutes nos individualités. C’est savoir faire avec l’autre pour que tout soit là quand il faut : le moment de l’ouverture du rideau. Bon, avec Mon père ma guerre il n’y a pas de rideau mais ça revient au même.

J’ai eu la chance de faire partie de cette aventure, avec mes compagnons de route. Tous et toutes bien différents :

Monsieur Costaux, Madame Chipie, Monsieur Bizarre, Monsieur Râleur, Madame Terreur, Monsieur Distrait, Monsieur Gentil et Monsieur Vite… et moi ?

Je peux grâce à mi Hermano del alma y a mi amigo de viaje Martial plonger dans l’histoire de mon pays, de mon histoire et rendre la parole à ma grand-mère, à mon grand-père, à ma tante, à… MARIA RAFAEL PAQUITA

« El cucanito »

Mi abuelo Rafael era un hombre pequeno y robusto como un viejo olivo. Sus manos temblaban como hojas mecidas por el rio de la vida. Sus ojos penetraban el silencio y el cielo de la campina Montillana. El cucanito esperaba, esperaba el momento… Recuerdo pocas palabras de el, recuerdo sobre todo su fuerza tranquila , su paso lento, su no decir porque todo habia sido dicho. Y que decir a una nina, como explicar y por que explicar el pasado. Si cucanito me viera ahora, si mi abuelo viera a su nina Leonor sobre las planchas de un teatro revindicando su memoria. Arrancando de la tierra a los muertos, diciendo todo lo que el no pudo decirme. Si mi abuelo me viera, sus manos dejarian de temblar ?

Processus de création de Mon père ma guerre Cie Tro Heol

Le processus de création de la Cie Tro Héol pour ce nouveau spectacle est singulier. Tout d’abord il y a eu le désir de Daniel Calvo de parler de l’histoire de sa mère et à travers cette histoire de sa propre construction en tant qu’homme. Martial Anton (metteur en scène de la Cie) et lui ont décidé de faire une commande d’écriture à Ricardo Montserrat, une transcription/transposition du récit intime de Dani. Ça a été un va-et-vient entre les trois. Une fois les répétitions commencées on avait un texte né de plusieurs mains mais évidement avec la forme finale de Ricardo. Cette structure de base nous a permis d’avoir une architecture sur laquelle réfléchir et commencer le travail de plateau. Mais, à la fois, ce cadre nous permettait d’avoir la liberté d’aller vers une matière assez souple qui nous cadre tout en nous permettant la recherche.


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