Texte de : ANAËLLE FOISNET
A Marthe Labourg
Lundi 11 mai 2020 à 18h36
Jour J ! Jour du dé-confinement. Jour de nos libertés. J’ai aimé te connaître petite effrontée. J’ai aimé te regarder prendre corps sous ma plume. Sous nos plumes.
J’ai aimé te penser, te fantasmer. Tes interactions, ta solitude parfois, m’ont permises d’échapper un peu à celles qui m’étaient imposées, ou à celles que je ne pouvais avoir. Le contexte, sans doute, a-t-il jouer sur la façon dont je t’ai rêvée. Subversive, effrontée, indélicate et néanmoins toujours aimante et libre. A la réflexion tu me fais un peu penser à une amie de lycée. Mes amis me manquent, mon père, ma terre, ma solitude et leur présence à tous aussi. Je crois que s’il est un monde que je rêve ce serait celui-ci : un monde où je pourrais les aimer, les toucher tous à la fois. Non pas un monde où je pourrais voyager rapidement, les voir plus souvent mais plutôt un monde où ma vie, ma géographie serait pareille à la leur. Où nous vivrions, je crois, ensemble ou presque. Où les tiraillements entre vie bretonne et auvergnate ne se ferraient plus sentir. Ce monde, ce serait un monde où la culture, tant matérielle qu’intellectuelle ferai partie intégrante de ma vie. Ce monde serai constituer de champs et de chants, de récolte et de partage, de création et de labeur. Le monde dont je rêve, Marthe, est un monde de camarade et de nature, non de ville et de solitude conjointe.
Je ne sais pourquoi je t’ai choisi toi, petite, parmi la multitude de gens à qui j’aurai pu écrire ces lignes. Mais toujours est-il que si le confinement m’a permis une chose, Marthe, c’est au moins de me sonder. Je ne suis pas malheureuse, même plutôt très heureuse. Les projets ne manquent pas dans ma vie et ils me semblent justes. Ils me ressemblent. Hier en allant me coucher je me suis faite une promesse : celle de prendre soin de moi. En ce jour de dé-confinement je décide de me bâtir.
Voilà Marthe ce que je voulais te souhaiter, que tu te bâtisse, petit fille, que tu te choisisse. Je te souhaite d’être heureuse, libre, épanouie. Je te souhaite de t’écrire.
Anaëlle Foisnet
Texte de : EMILIE MARTHE
Je rêve d’un monde, c’est un monde de rêve : farfelu, beau, irrationnel, incroyable, imaginaire, incohérent :
où les routes seraient des immenses toiles sur lesquelles chacun pourrait peindre
où les voitures feraient des bulles
où on communiquerait en chantant
où nos vêtement seraient éphémères, tissés avec des brins d’herbe
où la fidélité n’existera pas
où des petits poissons vivraient dans nos tasses de thé
où tous les arbres auront des fruits
où les bâtiments seront invisibles
où on aurait des bols d’air dans la cuisine
où les fleurs écloreraient toutes les deux semaines
où il n’y aurait pas de coups de soleil
où les ondes numériques auraient des vertus thérapeutiques
où lorsqu’on mourrait les plantes nous pousseraient dessus
où le sang serait arc en ciel et donc les guerres seraient ultra gaies
où les règles n’existeraient pas (et ce pour tous les types de règles)
où les sourires seraient la monnaie d’échange
où les arbres seraient en chocolat
où il y aurait trois soleil un jaune, un rouge et un bleu
où les kiwi auraient le goût de banane et les bananes le goût de poireau
où les instruments de musiques joueraient de la musique et des boissons
où les crabes nous pinceraient pour s’assurer que nous rêvons
Je rêve d’un monde
Texte de : LAURELINE DANIAUD
Kergonan, le 11 mai 2020
Chère Anna, déesse mère de la terre.
J’ai fait un beau rêve et j’aimerai le partager avec toi.
Le rêve d’un monde de Divas.
Attends je m’explique : Je ne parle pas de la Diva célèbre, égoïste et avare. Non les Êtres qui habiteraient ce monde seraient des hommes et des femmes emplis d’assurance. Ô, il ne s’agit pas de l’assurance qui permet de conduire la voiture de Maman, je parle là de l’assurance qui fait qu’on a plus peur de rien. Alors ces Divas auront une grande confiance en elles et en ceux qui les entourent. Elles auront la liberté de choisir ce qui leur plait et ce que ne leur plait pas. Ainsi, elles mettront tout en œuvre pour acquérir ce qu’elles désirent sans blesser personne car tous seront Diva.
Une Diva c’est aussi quelqu’un qui s’affirme telle qu’elle est et qui devient ce qu’elle veut être. C’est une vraie guerrière ! Guerrière oui parce qu’elle mène un combat permanent car sinon la vie dans ce monde ne serait pas drôle et elles s’ennuieraient très vite. Un combat sans larmes et sans sang, un combat pacifique. Nous apprendrions à exploiter la lumière qui loge en chacun de nous. Pour cela nous devrons beaucoup écouter. Nous saurons entendre notre corps et dialoguer avec lui et serons très attentifs en nous comportant de la même façon avec l’ensemble des Divas de ce monde, sans distinction.
Ainsi nous serons fortes. Je dis nous car j’en ferais partie. Moi aussi, je serais la Diva de mes rêves. Je participerais à ce monde organique et harmonieux constitué d’homme et de femmes extraordinaires.
Qu’en dis-tu ? C’est une belle idée non ?
Je t’embrasse bien fort !
Lauréline
Texte de : NICOLAS DENIS
Je rêve d’un monde…
L’homme du détour s’exprimant par la couleur des émotions (représentées par le calot), s’adressant d’abord à lui, ses idéaux profonds et ses pensées ainsi qu’à quiconque l’entendra… Et aussi à la Lune hein, pourquoi, car il est peut-être mélancolique et que ça fait une belle image de parler au ciel nocturne !
Je, Moi, enfin oui Moi, petit bonhomme rigolo fait de calot et d’élastiques censé amuser la galerie, je rêve… en fait le puis-je ? Selon Lazare si on passe la moitié de notre temps à dormir, on passe la moitié de notre temps à rêver, c’est beau. Le rêve c’est quoi ? Un moyen d’échapper à la violence de la réalité, c’est un film de Terry Gilliam, un album d’Hawkwind, un livre de Raymond Queneau, une pièce d’Alfred Jarry ? Peu importe, je me voile la face… sans doute, tout le temps. Est-ce que j’ai déjà parlé sérieusement à quelqu’un ? Pas sûr, et est-ce que j’ai déjà été honnête avec moi-même, sincèrement je veut dire, peut-être encore moins… Est-ce que ça changera aujourd’hui… Je ne sais que penser, parfois il est bon de ne pas penser, mais le faire constamment… Arf.
J’ai envie de me défiler mais bon c’est sans doute pas si mal de prendre un peu de temps parfois, après ça me force à penser dans un monde où les pensées veulent être guidées. Voilà par quoi commencer ! J’ai enfin trouvé ! Je rêve d’un monde en ayant conscience de son caractère inaccessible ! Je rêve d’un monde utopique… mais bon les hippies ont vite déchanté. Je rêve d’un monde où tous les méchants auraient le corona et où tous les gentils embrasseraient la joie ! Hihihi, je suis content et je ne vomit pas en plus, j’évite de justesse un caméo dans un film d’Alain Berbérian. En fait, je rêve pas grand chose d’autre, je suis trop feignant pour ça, tout le monde l’est, on s’accroche tous à de petits détails mais personne ne veut bouger, c’est devenu trop compliqué. Après si je veut rêver un monde accessible, j’ai le droit de rêver un monde inégalitaire, injuste, cruel et violent. Au moins, j’ai encore le droit, moi de rêver, pauvre substitut ridicule de l’homme du détour.
Zut alors ! Je peut pas finir sur une note triste, ce serait l’inverse de ce que je représente, faut que je reprenne le contrôle de ma pensée, je ne fais plus rire. Okay, c’est l’histoire de deux pêcheurs, l’un dit à l’autre « Alors, ça mord ?! », l’autre lui réponds « Ouais ! Il m’a bouffé le bras ce con ! ».
Le 12/05/2020
DENIS Nicolas