Paquita

samedi 29 mars 2003, par Leonor

Et voici qu’elle arrive avec son tas d’ordures, à l’intérieur d’une poubelle fracassée par les années. Elle bougonne des mots, des mots incompréhensibles, elle parle d’un amour, d’un souvenir de cet homme à la peau comme l’olive, à l’odeur comme la terre, elle se rappelle et de temps en temps elle chante pour oublier. Elle balaie avec rage, comme si elle essayait de balayer sa vie, ses peurs, ses rêves perdus. Elle joue avec les fourmis, elle n’aime pas tuer les fourmis, ce sont d’excellentes complices, toutes les ordures qu’elle n’arrive pas à voir, ce sont les fourmis qui les ramassent, alors elle empêche les gens de les écraser, dans la vie les gens ne savent pas regarder autour d’eux, ils sont enfoncés dans leur histoire quotidienne et oublient qu’il y a plein de petites vies autour : chaque fois qu’on tue une fourmi c’est une petite étoile qui meurt, les étoiles filantes c’est plein de fourmis qui se baladent dans le ciel en train de chercher leur fourmilière.


Ajoutez votre message

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.