Répétions de Je Rentre à la Maison semaine du 10 janvier

vendredi 14 janvier 2011, par Leonor

Nous sommes à la salle Pidoux pour répéter encore et encore le spectacle qui sera joué la semaine prochaine à Guipavas, Théâtre de l’Alizé. Nous n’avons pas joué depuis le mois de novembre et il faut à nouveau reprendre nos marques. Je sais que ce rendez-vous va être important, tout d’abord parce que nous jouons « à la maison » et qu’il y aura nos amis, nos amours, notre public… et j’espère quelques programmateurs (si nous arrivons à les faire sortir de leur fauteuil). Le spectacle va bientôt avoir un an de vie et ce n’est que maintenant que je sens l’œuvre dans sa globalité. Il faut le temps de maturation, la distance pour comprendre en profondeur ce que j’ai voulu défendre avec ce voyage. Le chemin a été dur, pas évident mais je suis convaincue que nous arrivons à notre cible. Toucher le cœur, faire entendre la résonance de ce que nous avons vécu, l’écho lointain d’une question : comment vieillir ? Comment vivre passionnément chaque instant de vie dans cette conscience du temps qui passe ?

Les comédiens ont la foi, le désir de se raconter sur le plateau, de laisser de côté leur peur et de donner sans concession. Je demande cela même, un engagement complet où l’acteur est passeur, toujours au service. En offrant comme don son corps, son sensible… Avec maladresse, nous ne sommes que des humains, mais de façon entière. Vivre l’ici et le maintenant de ce moment magique qui est la confrontation d’un récit, d’une œuvre face au public. Récepteur, regard, partenaire de voyage.

Je m’efforce de trouver les mots justes qui pourront les aider dans leur cheminement intérieur. De leur rappeler l’importance de la partition, l’importance d’être précis.

« Plus le théâtre est structure plus il est fort » Jacques Lecoq

Je leur rappelle leur responsabilité en tant qu’interprètes. Il ne suffit pas de savoir un texte, de connaître ses mouvements, d’avoir une bonne intention. Il faut trouver l’intention juste, la respiration « autre » qui va permettre au verbe de prendre chair, l’émotion de devenir souffle, l’image de devenir paysage donc porte ouverte à l’imaginaire du spectateur.
Chaque répétition est une lutte, autant pour eux que pour moi. Moi aussi je dois me bagarrer, accepter quand je ne sais pas et le dire humblement. Chaque moment est un enjeu à conquérir et rien n’est conquis…

C’est ça le spectacle. Un acte fragile de transposition du réel, un acte artistique codifié par un langage, une technique. Une cérémonie magique !


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