L’été 2010 je suis retournée à ma terre avec le désir de rencontrer ma famille et de leur demander qu’est-ce qu’ils savent sur la guerre civile. Je savais que devais faire cela pour moi, pour la mémoire de mes proches. J’ai rencontré la famille Garcia (ma mère) lors d’une fête dans la maison de campagne d’un de mes cousins. Tous étaient là réunis autour du jambon, du vin et de la paella. Nous avons parlé de tout ce qui a été caché, nous avons ri, pleuré mais aussi chanté : « A las barricadas, a las barricadas… » J’ai su que je faisais partie d’eux comme eux font partie de moi.
A la fin de mon séjour, le dernier jour où je devais voir mon père il était arrivé avec une enveloppe pour moi. A l’intérieur, l’acte de décès de son père (mon grand-père) fusillé à 28 ans. Il n’était pas rouge, il n’était pas engagé, il était le frère d’un qui avait dit je ne sais pas quoi à un capitaine et comme on n’avait pas trouvé son frère on a pris mon grand-père et : BOUM !
Mon père avait 5 ans à la mort de son père…