
« La Mer est calme, mes filles : Louison et Luz jouent sur l’araignée, moi j’observe le bleu du ciel et je pense… De temps en temps un père avec son enfant me regarde… penser »
Si je n’ai pas le désir de réussir, si je n’ai pas le désir de faire une oeuvre magistrale. Si ce qui me pousse est le désir de m’exprimer et par conséquent de traduire en mots, en corps, en acte créatif et théâtral (parce que c’est celui-ci mon monde) cette chose sensation qui m’habite. Je ne dois pas avoir peur. Si je n’ai pas peur je peux tout me permettre. Et surtout laisser libre cours à mon imaginaire. Même si ce qui sort et comment il sort n’est pas un produit que le monde de la culture puisse désirer donc acheter. Mais cette forme sera le résultat intime de mon être. Mon paysage, mon mythe, mon inconscient, mon enfance… la couleur de mon monde.
Je crois qu’on a tendance à oublier véritablement le sens de notre besoin de nous raconter (de nous exprimer) et on perd l’ancrage puisque tout acte artistique devient acte pensé, prémédité, cadré à l’intérieur d’une stratégie de marché. Il y a un désir au départ qui appartient à l’artiste ; désir, douleur, résonance, questions…peu importe ! Mais, on met cette pulsion dans une boîte, on s’entoure de gens compétents, on trouve des partenaires, des producteurs, un réseau de diffusion et un territoire d’exploitation pour finalement quoi ?
Je dirais, puisque je pensais à ça dernièrement que je préfère être artiste en périphérie, artiste décadent, de « deuxième zone » mais au moins être artiste VRAI. J’entends par vrai celui/celle qui n’est pas dans la censure, dans la préméditation d’une forme, dans la réponse d’une attente. Vrai, celui/celle qui se délivre des autres et malgré son imperfection est lui/elle entière, véritable. Fragile surement, boiteux surement, mais pas consommable.
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