Manifeste

Le théâtre est pour moi le lieu/l’espace/l’antre où je me raconte, l’acte à travers lequel je me revendique. C’est le lieu où je me positionne face au monde, où je le questionne, où je me révolte… et où je le transgresse, le transforme, le sublime.

Je ne peux pas changer les autres, mais je peux raconter les autres à travers moi et ainsi parler de notre petitesse, de notre sublime fragilité, de notre beauté pliée. Le théâtre est pour moi l’un des derniers paysages de cérémonie, de transe, de lien avec les morts (nos fantasmes), avec nos souffrances, nos désirs !

« Raconter le Monde, ma part misérable et infime du Monde, la part qui me revient, l’écrire et la mettre en scène, en construire à peine, une fois encore, l’éclair, la dureté, en dire avec lucidité l’évidence. Montrer sur le théâtre la force exacte qui nous saisit parfois, cela, exactement cela, les hommes et les femmes tels qu’ils sont, la beauté et l’horreur de leurs échanges et la mélancolie aussitôt qui les prend lorsque cette beauté et cette horreur se perdent, s’enfuient et cherchent à se détruire elles-mêmes, effrayées de leurs propres démons. Dire aux autres, s’avancer dans la lumière… »
Jean-Luc Lagarce, Du luxe et de l’impuissance

… lié à soi ancré dans la terre et sûr de sa verticalité ouvert vers le monde fou engagé sans limites mais conscient de son abîme dérisoire bouffonesque fantomatique tragique et chaotique un théâtre brutal sensible sonore matière des bouches et des corps métissé un théâtre de chair sensuel et monstrueux un théâtre qui se cherche qui bricole qui se perd qui va à la rencontre qui ne veut pas être concept mais action verbe projection et promesse un théâtre bouleversant proche humain…

TRACE HERITAGE CATASTROPHE INTIME AMOUR MONSTRUEUX TRIPAL ORGANIQUE MYTHE POPULAIRE BRICOLE SENS SOI ENRACINE MATIERE ENGAGER